Comment être seule sans redouter la solitude
Un ancien moine et l’auteur de « 8 règles d’amour » et de « penser comme un moine » partage des stratégies pour embrasser la solitude
Jay Shetty est un coach de vie, auteur et ancien moine hindou.
Note de la traductrice –
L’utilisation du genre masculin a été adoptée afin de faciliter la lecture et n’a aucune intention discriminatoire. |
Ce n’est pas étonnant que nous redoutons d’être seuls. Toute notre vie, nous avons été conditionnés à craindre la solitude. L’enfant qui jouait tout seul dans la cour de récréation ? On l’appelait le toute sorte de noms. Celui qui a eu une fête d’anniversaire, mais les enfants cools ne sont pas venus ? Il se sentait impopulaire. Le fait de ne pas pouvoir trouver un accompagnateur pour le mariage nous stresse terriblement. La perspective terrifiante de devoir s’asseoir seul au déjeuner est un thème si commun dans les films sur le secondaire. On nous a inculqué qu’il fallait avoir une date au bal de fin d’année, remplir nos albums de fin d’année de signatures, être entouré d’une foule d’amis. Être seul signifie être solitaire.
Même à l’âge adulte, cette crainte demeure. En fait, de nombreuses personnes préfèrent rester dans une relation malheureuse plutôt que d’être célibataires. Si vous tapez l’expression « Est-ce que je vais trouver… » dans un moteur de recherche, celui-ci prédit que les prochains mots que vous saisirez seront « trouver l’amour », car « Trouverai-je jamais l’amour ? » est la question la plus populaire que les gens se posent sur leur avenir. Cette question révèle notre insécurité, notre peur, notre anxiété face à la solitude, et ces mêmes sentiments nous empêchent de trouver l’amour. Des chercheurs de l’université de Toronto ont découvert, à travers une série d’études, que lorsque nous avons peur d’être célibataires, nous sommes plus susceptibles de nous contenter de relations moins satisfaisantes.
Plus précisément, nous sommes plus susceptibles de devenir dépendants de nos partenaires et moins enclins à rompre avec eux, même lorsque la relation ne répond pas à nos besoins.
Mon client Léo sortait avec Isla depuis près d’un an lorsqu’elle entreprend de déménager de Philadelphie à Austin pour son travail. « Tu devrais faire ce qui est le mieux pour toi », lui a-t-elle dit. « Je veux être clair : je ne suis pas sûr de la direction que prend notre relation. »
Un mois après son départ, il a finalement déménagé aussi à Austin. « La plupart de mes amis étaient en couple », m’a-t-il dit. « Je me sentais fondamentalement célibataire sans Isla, et je ne voulais pas être seul, alors j’ai décidé de la rejoindre. »
Au lieu de penser aux avantages et aux inconvénients du déménagement : – Quelles étaient ses perspectives d’emploi ? Que laissait-il derrière lui à Philadelphie ? Qui connaissait-il à Austin ? Se plaisait-il là-bas ? Cette étape serait-elle bénéfique pour son couple ?-, Léo cherchait avant tout à éviter la solitude.
Un mois après son déménagement, Isla a mis fin à la relation. Leo a fini par travailler à distance depuis une ville où il ne connaissait personne et s’est retrouvé plus seul que jamais.
Voulons-nous choisir de rester dans une relation basée sur l’insécurité et le désespoir ou sur le contentement et la joie ?
La solitude nous pousse à nous précipiter dans des relations, elle nous maintient dans les mauvaises relations et elle nous pousse à accepter moins que ce que nous méritons.
Nous devons utiliser le temps lorsque nous sommes célibataires ou prendre du temps seuls lorsque nous sommes en couple pour nous comprendre nous-mêmes, nos plaisirs et nos valeurs. Lorsque nous apprenons à nous aimer, nous développons la compassion, l’empathie et la patience. Nous pouvons ensuite utiliser ces qualités pour aimer quelqu’un d’autre. Ainsi, le fait d’être seul – non pas solitaire, mais à l’aise et confiant dans des situations où nous faisons nos propres choix, suivons notre propre voie et réfléchissons à notre propre expérience – est la première étape pour nous préparer à aimer les autres.
Lorsque j’ai passé trois ans comme moine, j’ai passé plus de temps seul que pendant tout le reste de ma vie réunie. Bien qu’il y ait beaucoup de moines à l’ashram, nous passions la plupart de notre temps dans le silence et la solitude, et nous n’avions certainement pas de relations amoureuses. L’isolement émotionnel m’a permis de développer et de mettre en pratique des compétences plus difficiles d’accès parmi les plaisirs et les pressions d’une relation.
Si vous tapez « Vais-je un jour… » dans un moteur de recherche, il prédit que les prochains mots que vous saisirez seront « trouver l’amour », car c’est la question la plus populaire que les gens posent sur leur avenir. » – Jay Shetty
Par exemple, la première fois que j’ai participé à une retraite de méditation, j’ai été consterné lorsque j’ai vu que je n’étais pas censé apporter mon lecteur MP3. La musique était ma vie à l’époque, et je ne pouvais pas imaginer ce que je ferais pendant les pauses si je ne pouvais pas écouter. Mais lors de cette retraite, j’ai découvert que j’aimais le silence. J’ai découvert que je n’avais besoin de rien pour me divertir. Je n’étais pas distrait par la conversation, les flirts ou les attentes. Il n’y avait pas de musique ou d’appareil à tripoter pour remplir mon esprit. Et j’étais plus engagé et plus présent que je n’ai jamais été.
C’est dans la solitude que l’on apprend bon nombre des leçons essentielles à la compréhension de soi. Commençez par évaluer le temps que vous passez seul et ce que vous ressentez. Cette vérification de base est importante, que vous soyez en couple ou non, pour voir si vous utilisez votre temps de solitude pour vous comprendre et vous préparer à l’amour.
Débutez un journal de SOLITAIRE
Tout d’abord, passez une semaine à noter tout le temps que vous passez seul, sans personne pour vous accompagner. Ne passez pas ce temps avec la télévision allumée ou en faisant défiler votre téléphone sans réfléchir. Je veux que vous faites des passe-temps solitaires actifs, tels que la lecture, la marche, la méditation, l’exercice, ou la poursuite d’un intérêt comme la cuisine, les visites de musées, la collection, la construction ou la création. Non, vous ne pouvez pas compter le temps pendant lequel vous dormez. Pour cette partie de l’exercice, vous n’avez pas besoin de faire des efforts pour être seul. À ce stade, nous voulons simplement observer quelles sont vos habitudes.
À côté du temps que vous avez passé seul, notez ce que vous avez fait et si cela vous a gêné de le faire sans être accompagné. Vous pouvez profiter du temps à faire la vaisselle seul ou mettre l’accent sur le fait que vous avez cuisiné pour une personne. Vous aimez peut-être vous promener seul ou vous vous sentez seul. Pensez aux moments où vous étiez à l’aise et mal à l’aise. Quand vous êtes-vous senti à l’aise seul ? Le but de cet exercice est de vous aider à faire le point sur la façon dont vous passez votre temps seul avant de développer votre pratique de la solitude.
DÉVELOPPER VOTRE PRATIQUE SOLITAIRE
Maintenant que vous avez évalué votre solitude de base, commencez à faire une nouvelle activité seul chaque semaine. Je veux que vous choisissiez délibérément comment vous allez passer ce temps. Choisissez une activité que vous avez rarement ou jamais pratiquée seul auparavant. Allez voir un film, un spectacle ou un événement sportif. Allez au musée. Faites une réservation pour un dîner en tête-à-tête avec vous-même. Allez au restaurant sans toucher votre téléphone. Faites une randonnée. Célébrez votre anniversaire. Allez à une fête seul. Engagez-vous dans une action bénévole ponctuelle. Suivez un cours de maître.
Essayez de le faire chaque semaine pendant le mois suivant. Pendant l’activité, prêtez attention à la façon dont vous réagissez à cette nouvelle situation. Observez toute pensée intrusive qui vous empêche d’être seul. Utilisez ces questions pour vous donner des pistes de réflexion : Combien de temps vous faut-il pour vous sentir à l’aise ? Dans quelle mesure la situation serait-elle différente si vous étiez avec une autre personne ? Êtes-vous plus à même de vous amuser seul ? Souhaitez-vous qu’il y ait une autre personne avec vous ? Est-il difficile de savoir quoi faire de soi-même ? Votre opinion sur l’activité serait-elle influencée par la réaction d’un compagnon ? Selon l’activité, êtes-vous tenté de vous distraire ou d’occuper votre esprit avec votre téléphone, la télévision ou des podcasts ?
Ensuite, qu’est-ce que vous aimez dans cette expérience ? Quels sont les avantages et les inconvénients d’être seul ?
Si vous ne pouvez pas aller dîner tout seul sans vous sentir mal à l’aise, que faudrait-il faire pour que ce soit plus confortable ? Vous pourriez découvrir que vous aimez apporter un livre ou un travail avec vous parce que cela vous fait sentir engagé ou productif. Une brève conversation amicale avec le serveur pourrait suffire pour commencer votre dîner en solo du bon pied. Si vous allez voir un film seul et que cela vous manque de partager l’expérience avec quelqu’un, trouvez une nouvelle façon de vous exprimer à vous-même. Rédigez un billet de blog, une critique en ligne ou un article de journal sur le film. Il en va de même si vous suivez un cours. Avez-vous appris quelque chose ? Qu’est-ce qui vous a plu ? Qu’auriez-vous changé ? Enregistrez une note vocale pour vous dire comment vous avez vécu cette expérience. Il est agréable d’échanger des opinions avec quelqu’un au sujet d’un film, d’un cours ou d’une conférence, mais lorsque vous y assistez seul, vous vous exercez à développer vos idées et vos opinions sans l’influence de quelqu’un d’autre. Si vous n’avez pas l’habitude de faire de la randonnée seul, fixez-vous un objectif amusant et peu contraignant. Il peut s’agir d’un objectif physique, comme réaliser le meilleur temps de la randonnée, ou de trouver quelque chose qui a attiré votre attention et de le ramener à la maison. Vous pouvez aussi vous fixer l’objectif de prendre une photo que vous aimez (que vous pourrez garder pour vous ou publier sur les médias sociaux).
Traduit par La Quarantanaire
Excerpted from 8 Rules of Love: How to Find It, Keep It, and Let It Go, by Jay Shetty. Copyright © 2023 by Jay R. Shetty. Reprinted by permission of Simon & Schuster, Inc. All rights reserved.